"Eh qu'est-ce-que ça m'fait à moi !?"
Créé en 1989 / Cour d'Honneur du Palais des Papes dans le cadre du festival d'Avignon
conception Maguy et Denis Mariotte
danseurs Ulises Alvarez, Helena Berthelius, Juliana Carneiro da Cunha, Frédéric Cornet, Teresa Cunha, Christiane Glick, Jean-Marc Lamena, Mychel Lecoq, Cathy Polo, Jean-Marie Rase, Lala Sagarra, Lucas Van Dapperen, Adolfo Vargas
musiciens Laurent Frick, Hugo Maimone, Daniel Mariotte, Jean-Jacques Marmouillat, Karl Ninerailles, Christèle Rifaux, Guillaume Saurel, Jean-Marc Sohier
chanteurs Sylvie Bonhomme, Lamine Hasni
musique Michel Bertier, Philippe Madile
décors Denis Mariotte
costumes Yasmine Simon
lumières Pierre Colomer
Toutes les commémorations me paraissent vaines. Et une époque comme la nôtre qui vit sans mémoire comme sans aspirations, pour qui le passé ne compte pas, pas plus que l’avenir, qui vide le cerveau, qui se donne un présent purement alimentaire, quelquefois sportif, mais par dessus tout lâche et terrorisé, qui ne pense plus qu’à son estomac et à sa bourse, preuve qu’elle n’a plus d’ailleurs ni l’un, ni l’autre, et qui n’a d’autre préoccupation pour tout dire que le trottoir et le bordel, ne peut guère se laisser émouvoir.
Antonin Artaud - lettre à Henri Poupet 26 août 1934
Si nous avions traité de la Révolution Française dans d’autres circonstances que celles du Bicentenaire, nous n’aurions certainement pas conçu le même spectacle. Deux siècles ont passé ; certes la situation a changé, mais nous sommes loin d’avoir atteints les idéaux que cet événement extraordinaire a suscités.
Plutôt que de se reposer les questions fondamentales qui firent exploser la Révolution, la Commémoration fige celle-ci dans une époque précise et fête son 200ème anniversaire par une surproduction de gadgets révolutionnaires aux couleurs patriotiques augmentant le bénéfice net des marchands de cocardes. C’est une façon de reconnaître sa mort clinique et préparer son enterrement.
Nous avons voulu nous situer dans notre temps, et loin des paillettes du Bicentenaire, avons imaginé ce spectacle pour raconter des histoires d’hommes et de femmes. des histoires graves et d’autres aussi plus drôles pour oublier que si une nuit du mois d’août 1789, les privilèges ont été abolis, on a eu tôt fait d’en instaurer d’autres moins flagrants mais tout aussi admis. De ces histoires qui composent un quotidien où les lueurs révolutionnaires ont bien du mal à conserver leur éclat.
Maguy Marin - Denis Mariotte
coproductions Festival d’Avignon,
Festival de Taormina,
Brooklyn Academy of Music next wave festival,
Maison des Arts de Créteil,
Association Française d’Action Artistique,
Association d’Entreprise pour le Bicentenaire,
Compagnie Maguy Marin.