DEUX MILLE VINGT TROIS

Dans le déluge d’images qui nous inclut avant même qu’on s’en aperçoive, nous sommes testés comme des machines dans toutes les dimensions de nos vies. Nos corps sont devenus des objets de surveillance, filmables et enregistrables.
Mais les mystères de la motivation humaine n’ont pas tous été révélés. Si l’échec des mouvements politiques au XXème siècle a transformé nos corps en objets esthétiques, les récents mouvements de libération montrent que, surgissant du plus profond de nos êtres, un vent de révolte est toujours capable de souffler et de chasser ceux qui contraignent au silence de la misère.

Notre histoire est pleine de sons et d’images qui en ont submergés d’autres.
Il y a ça au fond du travail, dans notre casserole, le rétablissement de quelque chose.
Les morts, tous ceux qui sont morts depuis des siècles, sont là sous nos pieds. De vrais corps qui sont en train de devenir poussière et qui ont laissé des traces.
Laisser voir et augmenter l’intensité des petites lumières qui brillent dans l’obscurité.
La gaîté pénètre la douleur. L’humour nous sauve.
La joie n’a pas de raison. Il faut la poser en premier.

Maguy Marin