Soirées Cinéma

04 mai 2023  >  05 mai 2023 / RAMDAM, UN CENTRE D'ART

Depuis 2012, nous avons souhaité prendre le temps de filmer certaines pièces du répertoire toujours inscrites aujourd’hui dans l’actualité de la compagnie. David Mambouch connaît ces pièces de l’intérieur pour en avoir été l’interprète ou y avoir collaboré. Fort de cette expérience, il a d’emblée associé à cette connaissance un autre regard : celui du cinéma.
Dès le départ, il ne s'agissait donc ni de restituer ni de concurrencer les impressions du spectacle vivant, mais bien au-delà d'en proposer une inspiration poétique nouvelle animée par un souffle puissant de bouleversement des formes préexistantes - celles du théâtre et de la danse -, pour en faire émerger une dramaturgie singulière, à laquelle précisément ne pouvaient atteindre que les outils propres au cinéma.

Dans chacun de ces films, le point de vue n'est ni celui du spectateur assis en salles, ni tout à fait celui des interprètes, mais un entre-deux où seule la caméra pouvait se glisser pour faire apparaître des perspectives invisibles.

David Mambouch et Maguy Marin

 

SOIRÉE CINÉMA 1 - JEUDI 4 MAI, 19h : nocturnes, puis « May B »

SOIRÉE CINÉMA 2 - VENDREDI 5 mai, 19h : Y aller voir de plus près (de plus près), puis Umwelt, de l’autre côté des miroirs

  

nocturnes 
durée 1h

équipe de la pièce
conception Maguy Marin et Denis Mariotte en étroite collaboration et avec Ulises Alvarez, Kaïs Chouibi, Laura Frigato, Daphné Koutsafti, Mayalen Otondo, Ennio Sammarco direction technique et lumières Alexandre Béneteaud éléments d’accessoires Louise Gros costumes Nelly Geyres et Raphaël Lo Bello régie son Antoine Garry régie plateau Daniel Mariotte développement logiciel Philippe Montémont stagiaire technique et lumières Charlie Aubry stagiaire accessoires Louise Mariotte 

équipe du film
réalisation et montage David Mambouch image Pierre Grange prise de son Philippe Vincent régie Anne Ferret production Compagnie Maguy Marin et Compagnie Scènes

Peut-être que la lumière troue le noir - ou bien serait-ce la pénombre qui absorbe la lumière ?

(…) Noir cousu de lumières, qui se réfugient derrière des panneaux. Ou peut-être est-ce un sombre orage, l’obscurantisme des siècles, traversé de brèves lueurs comme autant d’éclats d’humanité. Peut-être que la lumière troue le noir - ou bien serait-ce la pénombre qui absorbe la lumière ? Peut-être est-ce là l’image même de l’équilibre. 
(…) Ou peut-être sont-ce des souvenirs d’os et de chair, des fragments d’humanité agitant dans une gangue bruyante et informe les minuscules pièces du puzzle de la vie.
Peut-être que ces mains blanches apposées au mur - à tous les murs élevés - sont empreintes qui restent dans l’éternelle nuit.
Extraits d’un texte de Manon Ona publié le 11 Octobre 2012 sur lecloudanslaplanche.com

coproduction Biennale de la danse de Lyon, Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape / Direction Yuval Pick, Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la Bastille, Théâtre Garonne – Toulouse, Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, Compagnie Maguy Marin remerciements pour le spectacle Michel Gros, David Mambouch, Laura Pignon remerciements pour le film Maëlle Reymond, Benjamin Lebreton et toute l’équipe du Théâtre de la Bastille lieu de tourange Théâtre de la Bastille en 2012
La Compagnie Maguy Marin : soutiens la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes subventions par la Ville de Lyon, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et reçoit l’aide de l’Institut français pour ses projets à l’étranger 
diffusion nationale et internationale A Propic / Line Rousseau et Marion Gauvent partenaires de RAMDAM, UN CENTRE D'ART David Mambouch et la compagnie Maguy Marin

 

"May B" 
durée 1h30

chorégraphie Maguy Marin réalisation et montage David Mambouch image Pierre Grange mixage Nathalie Vidal

Donner à sentir l’expérience de l’interprète, son souffle, sa sueur, l’intensité dans ses yeux derrière l’argile craquelée. Filmer ces visages, ces corps là, ces pas là, traçant leur chemin de poussière sur le sol noir. 

La pièce May B demeure à ce jour le lieu d’une transmission entre les générations d’artistes qui se sont succédés dans les rôles au fil des reprises de l'œuvre à travers le temps. Mais ce qui se transmet ici - et que la caméra perçoit sensiblement - va bien au-delà de la seule partition chorégraphique : c’est un rapport à l’autre qui se déploie, par côtoiements, agencements des corps et des présences, des êtres et des états d’être, un tissage permanent du singulier et du pluriel, des liens entre l'individu et le groupe, enfin une relation du corps des interprètes au temps et à l’espace. Dans un film sans parole ou presque, comme au temps du cinéma muet, le cadrage, le découpage et le montage, par les moyens et les artifices qui leur sont propres, tentent d’en faire la description précise, plan par plan, geste après geste.

production Philippe Aigle, Séverine Lathuillière et la Cie Maguy Marin en coproduction avec Auvergne Rhône-Alpes Cinéma avec la participation de la Région Auvergne Rhône-Alpes, de la Fondation d’entreprise Hermès et du Théâtre de la Ville - Paris soutiens du Centre National du Cinéma et de l’image animée et du Ministère de la Culture / Direction générale de la Création Artistique

 

 

SOIRÉE CINÉMA 2 - VENDREDI 5 mai, 19h : Y aller voir de plus près (de plus près), puis Umwelt, de l’autre côté des miroirs

 

Y aller voir de plus près (de plus près)
durée 1h30

équipe de la pièce
conception Maguy Marin texte La guerre du Péloponnèse Thucydide traduction Jacqueline de Romilly et Louis Bodin en étroite collaboration et avec Antoine Besson, Kais Chouibi, Daphné Koutsafti et Louise Mariotte
et avec l’équipe artistique
film David Mambouch et Anca Bene maquettes Paul Pedebidau iconographie Benjamin Lebreton et Louise Mariotte conception sonore et musicale David Mambouch direction technique et lumière Alexandre Béneteaud assisté de Kimberley Berna-Cotinet son Victor Pontonnier scénographie Balyam Ballabeni et Benjamin Lebreton assistés de Côme Hugueny costumes Nelly Geyres technique vocale Emmanuel Robin régie plateau Albin Chavignon
équipe du film
réalisation et montage David Mambouch

" Dans " Y aller voir de plus près ", le plateau est constellé d'informations se rapportant au texte de Thucydide scandé par les acteurs, qui rythme l'entièreté du spectacle. Annotations diverses : films, diapositives, panneaux, maquettes, etc. Tous ces éléments sont périphériques car c'est " La Guerre du Péloponnèse " qui forme le centre et l'axe de la pièce. Tandis que le récit avance sans discontinuer, le spectateur qui opère donc de lui-même un choix de montage, son regard allant d'un élément d'information à un autre : visage d'un interprète, écran de projection, banc-titre utilisé par un second interprète, accessoire ou écriteau déposé par un troisième, etc. C'est le spectateur qui décide quelle image associer aux mots qu'il entend. Au contraire, dans le montage que propose " Y aller voir de plus près (de plus près) ", les mots et l'image ne font plus qu'un : ils se répondent simultanément, indissociables, circonscrits dans l'écran de cinéma et le déroulé unilatéral du film. Ils forment un concentré de sens inéluctable. Les images réalisées par Anca Bene et David Mambouch pour la pièce deviennent prépondérantes (y compris certaines images " inédites ", non retenues dans le spectacle final), illustrant avec naïveté ou ironie les mots de Thucydide. Les interprètes/musiciens sont en quelque sorte derrière le film, ils en jouent la bande sonore, ils en fabriquent les illustrations ou se font les acteurs éphémères d'un fragment parmi d'autres. "

" S’approcher... là où, dans les profondeurs des couches sédimentées, tressées en un palimpseste sur lequel nous vivons, il fait sombre. Interroger les morts. Nombreux sont les récits que ces derniers nous ont laissé en héritage, évènements vécus au cours des siècles passés qui ont transformé le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Si la guerre avec ses massacres et ses ravages a malheureusement souvent été leur point commun, la résistance opposée par les hommes aux oppressions de toute nature laisse entrevoir une espérance que seules des luttes concrètes nous ont permis de percevoir. "
Maguy Marin

 

Umwelt, de l’autre côté des miroirs 
durée 1h

équipe de la pièce
conception Maguy Marin dispositif sonore et musique Denis Mariotte lumières Alexandre Bénéteaud régie plateau Albin Chavignon régie son Victor Pontonnier costumes Cathy Ray assistée de Chantal Cloupet, Aurora Van Dorsselaer et Nelly Geyres le spectacle Umwelt créé en 2004 au Toboggan - Décines coproductions à la création Le Théâtre de la Ville (Paris), La Maison de la Danse de Lyon, Le Toboggan de Décines et Le Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape coproductions pour la reprise 2021 Charleroi Danse (Belgique) et Teatro Municipal do Porto – Teatro Rivoli
équipe du film
avec Ulises Alvarez, Kaïs Chouibi, Chandra Grangean, Louise Mariotte, Lise Messina, Isabelle Missal, Paul Pedebideau, Rolando Rocha et Ennio Sammarco réalisation David Mambouch image Pierre Grange opérateurs Pierre Grange, David Mambouch et Pascaline Manachère machinerie Coralie Verdier ingénieur son Philippe Vincent data manager Pascaline Manachère étalonnage Pierre Grange et David Mambouch montage et mixage David Mambouch responsable de production Laure Delavier production Compagnie Maguy Marin coproduction Lux - Scène nationale de Valence ce film a été tourné à la Comédie de Saint-Etienne – CDN en mai 2022

Ce qui se voit, ce qui est vu
La pièce Umwelt est construite sur une composition polyrythmique constituée de 420 vignettes figurant une vingtaine d’activités humaines, (manger, s’habiller, porter, etc) d’une durée à peu près égale d’une dizaine de secondes. Ces vignettes sont les fragments extraits en plein milieu d’une activité assez banale dont on n’aura ni le commencement ni la fin. Aucune cause ne pourra être établie à cette action, pas plus que ses conséquences. 

Le spectacle Umwelt se déroule dans un paysage horizontal qui dégueule au fur et à mesure de son déroulement en flux plus ou moins importants des éléments du monde dans lequel nous vivons au seuil du troisième millénaire : nature, animaux et humains, chaque milieu est codé, en état perpétuel de transcodage ou de transduction, manière dont un milieu sert de base à un autre ou au contraire s’établit sur un autre, se dissipe ou se constitue dans l’autre. Dominations, corps affectant et affectés entre eux, interférences de toutes sortes, attractions, répulsions, sympathies, antipathies, altérations, alliages, pénétrations, dessinant peu à peu un paysage dévasté par les diverses traces d’activités, rejets, déchets, accumulation de « restes », transformant l’espace en une ruine systématiquement formée par tous dans l’indifférence générale. Un progrès à reculons dont les ressorts nous échappent devant la tempête des inégalités et des injustices qui engendre la catastrophe. Le citoyen assiste, impuissant, à ce désastre sans avoir accès aux structures qui ont permis cet état du monde. 
Le spectateur d’Umwelt, lui aussi, assiste à ce désastre frontal spectaculaire sans avoir accès à ce qui a lieu, plus loin à travers les miroirs : ce qui a été agencé et mis en œuvre au plateau pour la réalisation de la pièce. 

Ce film est une réalisation où l’on pourra découvrir et suivre une dramaturgie très différente et rarement observée et cependant complémentaire de celle qui se déroule sur scène. Cette immersion renforce l’impression du temps réel du spectacle et donne à sentir l’urgence et le vertige du minutieux travail d’interprétation collective à l’œuvre au milieu de la tempête. 

[…]

Ce film, loin d’être une captation de plus, entremêle les deux faces du spectacle : le plan frontal vu depuis une salle de théâtre, et celui, invisible pour les spectateurs, de l’autre côté des miroirs.
Une réalisation où l’on pourra découvrir et suivre une dramaturgie très différente et rarement observée et cependant complémentaire de celle qui se déroule sur scène.
Cette immersion renforce l’impression du temps réel du spectacle et donne à sentir l’urgence et le vertige du minutieux travail d’interprétation collective à l’œuvre au milieu de la tempête.
David Mambouch et Maguy Marin.

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Soirée cinéma 1 - jeudi 4 mai : RESERVATION EN LIGNE NECESSAIRE, cliquez ici

Soirée cinéma 2 - vendredi 5 mai : RESERVATION EN LIGNE NECESSAIRE, cliquez ici

Adhésion à prix libre pour les étudiants, 10€ pour les autres.
Entrée gratuite pour les adhérents.

Soirée cinéma 1 - jeudi 4 mai, 19h : nocturnes, puis « May B » (durée de la soirée 3h avec entracte)
Soirée cinéma 2 - vendredi 5 mai, 19h : Y aller voir de plus près (de plus près), puis Umwelt, de l’autre côté des miroirs (durée de la soirée 3h avec entracte)

Visuel : "May B", © David Mambouch